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III – Les expériences
1°) l’œil
On sait, tout d’abord, que l’oeil est plus sensible aux rayonnements puisque’il
reçoit peu de sang et peut ainsi difficilement dissiper la chaleur produite
par ces derniers. De plus, il n’a pas la même protection osseuse que celle qu’assure
le crâne au cerveau.
Le Professeur Henry KUES, de la John Hopkins University, a effectué plusieurs
études en laboratoire sur les effets oculaires des micro-ondes. Celles –ci furent
effectuées sur plusieurs années, la première en 1985, puis deux en 1992 et enfin,
la dernière en 1999.
Étude de 1985 :
Lors
de cette étude, des singes ont été exposés à des micro-ondes à 2,45 GHz, légèrement
supérieures à celles émises par un téléphone cellulaire. Trois protocoles ont
été utilisés. Le premier impliquait une exposition de 4 heures, une fois par
semaine, répétée dans le temps, avec des examens microscopiques toutes les deux
à quatre semaines. Le second impliquait, lui, une série d’expositions simples
de 4 heures, séparées par une ou plusieurs semaines et suivies par des examens
microscopiques. Le dernier protocole consistait en quatre expositions quotidiennes
de 4 heures.
À la suite de ces expériences, des changements ont été observés dans l’endothélium
de la cornée, c’est-à-dire le tissu qui recouvre la paroi interne des vaisseaux
sanguins de celle-ci, 16 à 48 heures après l’exposition. Le professeur KUES
a aussi mis en évidence que des micro-ondes pulsées créaient, à une même intensité,
des effets plus importants que des ondes continues.
Études de 1992 :
Les effets génotoxiques des micro-ondes ont une nouvelle fois
été étudiés par une chercheur italien de Naples, D’AMBROSIO, qui a irradié du
sang humain à l’aide de micro-ondes pulsées à 9 GHz, c’est-à-dire nettement
supérieures à celles émises par un téléphone portable. Il en a résulté que le
nombre de cellules présentant des noyaux indiquant une altération du matériel
génétique était nettement augmenté dans les échantillons exposés. Néanmoins,
l’augmentation de température de 5°C a pu être, en partie, la cause de cet effet.
Dans une expérience similaire, le scientifique MAES avec ses collègues, en Belgique,
a constaté une augmentation des aberrations chromosomiques dans les cellules
du sang exposées à 2,45 GHz et à une température constante de 36,1°C, ce qui
se rapproche des conditions du cellulaire.
D’autre part, pour éviter les controverses, MELTZ a insisté sur la nécessité
d’un contrôle rigoureux de la température dans les expériences in vitro et concluait
que les micro-ondes ne peuvent donner d’effet génotoxique que si la température
s’élève. Malgré cela, il est certain que des résultats récents ont montré qu’aucune
certitude n’était acquise, in vitro, concernant ces effets.
Depuis que certaines personnes peuvent être exposées à des champs magnétiques
par l’intermédiaire de leur travail ou de leur logement, un nouveau phénomène
pathologique est apparu : l’hypersensibilité aux ondes.
On connaît encore mal cette pseudo-maladie dont seuls les symptômes ont été
mis à jour. Mais ceux-ci ne sont pas réellement spécifiques à cette maladie.
Pour mieux la connaître, des chercheurs ont souhaité examiner si la réaction
de lymphocytes de personnes hypersensibles est différente de celle de sujets
sains lorsqu’elles sont exposées aux micro-ondes pulsées d’un cellulaire. Pour
cela, ils ont regroupé 14 donneurs dont 7 étaient hypersensibles. Les 7 autres,
donneurs sains, correspondaient aux 7 premiers par l’âge, le sexe et les habitudes
(cigarettes, alimentation, …). L’équipe de scientifiques a alors exposé des
échantillons de sang frais des deux groupes à un signal GSM de 915 MHz. Toutes
les expositions duraient 2 heures. Les données ont suggéré que les ondes de
l’antenne relais et les micro-ondes du GSM affectaient les lymphocytes des donneurs
des deux groupes. Ces effets varient selon les échantillons, et dans quelques
cas, les cellules de personnes hypersensibles se sont avérées plus atteintes
que celles des personnes saines. Malheureusement, ces résultats doivent être
confirmés dans un plus grand nombre d’études.
Une autre étude, très récente, a été effectuée par un chercheur finlandais :
Dariusz LESZCZYNSKI, de la « Radiation and nuclear safety authority » à Helsinki.
Ce dernier a exposé, durant 1 heure, des cellules humaines, prélevées dans les
vaisseaux sanguins, à des micro-ondes émises par un téléphone GSM. Après s’être
assuré que l’échauffement dû à ces micro-ondes était négligeable, il a constaté
que l’irradiation modifiait la production de certaines protéines, en particulier
celles produites par les cellules lorsqu’elles subissent un stress. D’après
ces résultats, il a conclu qu’une utilisation quotidienne prolongée du mobile
entraînerait une surproduction d’une telle protéine, HSP 27, ce qui serait susceptible
d’avoir un effet pathogène à long terme, et ce, pour deux raisons. Tout d’abord,
la protéine en question bloquerait le processus de mort cellulaire favorisant
ainsi l’apparition de tumeur. Ensuite, la protéine HSP 27 provoque une rétraction
des cellules tapissant la paroi des vaisseaux sanguins, ce qui permettrait à
certaines substances de passer directement du sang aux cellules nerveuses, y
compris certains agents toxiques et cancérigènes qui, habituellement, sont filtrés
et n’atteignent pas le cerveau.
Cette étude est une des premières à envisager un mécanisme expliquant le lien
présumé entre un certain nombre de pathologies cérébrales et l’exposition prolongée
aux micro-ondes. Jusqu’à lors le seul effet biologique des radiations émises
par les portables qui soit reconnu, tant par les chercheurs que par les industriels,
était le léger échauffement des tissus.
On peut mettre en parallèle avec ces conclusions certaines études portant sur
un mécanisme appelé « barrière hémato-encéphalique ». Celle-ci, plus simplement
nommée « barrière sang-cerveau », est constituée de cellules endothéliales compactes,
c’est-à-dire qu’elles constituent la membrane qui tapisse la surface interne
des vaisseaux, et qui ont pour but de protéger la cerveau de substances contenues
dans le sang qui pourraient affecter les fonctions cérébrales. C’est, en fait,
une membrane hydrophile à perméabilité sélective. Plusieurs études sur les animaux,
comme celles de SALFORD en 1993 et 1994 ou encore celle de SAUNDERS en 1996,
ont observé, mais avec des résultats contradictoires, les effets de différentes
fréquences de micro-ondes sur les échanges de molécules, telles que le calcium,
à travers la barrière hémato-encéphalique. Un autre chercheur, TSURITA, en 2000,
n’a observé aucun sur cette barrière ou sur le cervelet de rat exposé à des
micro-ondes de 1,439 GHz une heure par jour, 5 jours par semaine durant 4 semaines.
Cette étude a mis en évidence que les résultats des précédentes pouvaient être
imputables aux effets thermiques des micro-ondes. Toutefois, la même année,
SCHIRMACHER et ses collaborateurs ont découvert qu’une irradiation de 1,8 GHz
augmentait la perméabilité de la barrière aux saccharoses et pensent, pour leur
part, que les mécanismes thermaux ne pourraient expliquer ces résultats. En
2003, le scientifique SALFORD constate, quant à lui, des fuites d’albumine et
des dommages aux cellules nerveuses de rats après 2 heures d’exposition à des
micro-ondes à 915 MHz provenant d’un cellulaire.
Au vu des différentes études effectuées depuis une quinzaine d’années, aucun
chercheur n’est en mesure de rapporter des faits qui seraient confirmés par
d’autres. Dans ces conditions, il est impossible pour la science de tirer de
réelles conclusions et le doute reste entier quant aux dangers des téléphones
cellulaires sur le sang en particulier, comme sur l’homme en général.
3°) Le cerveau
Des procès aux Etats-Unis ont semé l'inquiétude dans les esprits des utilisateurs de téléphones portables, notamment sur le possible développement du cancer du cerveau.
Des expériences ont été réalisées à ce propos. Tout d'abord, Henri Lai,
professeur à l'université de Washington, en exposant des rats à la moitié de la puissance des ondes émises par un téléphone cellulaire pendant deux heures, a observé des dommages au niveau de l'ADN des cellules de leur cerveau. Il a également démontré que ces micro-ondes affectaient des aspects importants du métabolisme, en diminuant la production de mélatonine, hormone impliquée dans le sommeil, engendrant alors l'augmentation de la production de déchets toxiques pour les cellules, les radicaux libres, probablement responsables des dommages observés au code génétique.
Parallèlement, une autre étude réalisée par le professeur Lai soumettait des rats à un rayonnement de micro-ondes à 2450
MHz. Les effets observés étaient de l'ordre de problèmes de comportement, reliés à la mémoire, puisque ceux-ci ne parvenaient plus à retrouver leur chemin. Ainsi leurs fonctions cognitives avaient été touchées. Cependant, ces résultats n'ont pas pu être confirmés par d'autres expériences. En effet, celle de Sienkiewicz n'a mis en évidence aucun effet identique chez la souris, tout comme Dubreuil avec des rats. Dans la même optique, Bornhausen a soumis à des radiations des rats, dont la progéniture ne souffrait d'aucun déficit dans les fonctions cognitives.
Malgré cela, les travaux du Dr Lai sont jusqu'alors parmi les plus inquiétants car mettent en évidence un rapport de causalité entre l'exposition aux micro-ondes du portable et des mécanismes pouvant conduire à des maladies.
Des études ont décelé la sortie du calcium des cellules nerveuses des tissus cérébraux pour une exposition à un rayonnement micro-ondes faible modulé par impulsions. En outre, une autre étude exposant des cellules cérébrales à un rayonnement à ondes continues de 2,45 GHz a mis en évidence une augmentation de la sortie du calcium de ces cellules.
On pourra également noter que les champs de radiofréquences continus affectent le transport à travers la membrane cellulaire de cations tels que le potassium ou le sodium.
La modélisation informatique n'est pas assez poussée pour permettre de cibler les risques qu'encourt l'homme. De plus, les expériences décrites ci-dessus et récapitulées dans le tableau, pour ce qui concerne le cerveau, ont été réalisées sur des animaux, et il est difficile d'extrapoler les résultats obtenus au cas de l'homme.
Des études épidémiologiques ont abouti à des conclusions essentiellement ou entièrement négatives.
De plus, le cancer du cerveau met des dizaines d'années pour se développer. On ne peut donc rien dire sur les menaces futures.
Finalement, il existe peu de preuves que l'exposition à des micro-ondes telles que celles émises par les portables constituent un risque élevé pour la santé du cerveau.
Ci-dessous, un tableau récapitulatif des différentes expériences réalisées sur des rats dans le cadre de l'étude du cancer du cerveau.
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